Sagesse

La Pensée Du Jour

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dimanche 26 décembre 2010

Maroc numéric 2013 : le tâtonnement

Malgré des avancées notables, la stratégie «Maroc Numéric 2013» peine à porter les résultats escomptés. .
L’on s’accorde à dire que le véritable problème qui subsiste en matière d’accessibilité aux nouvelles technologies est l’obsolescence que vit le secteur public en termes de banalisation de ces outils, parfois ordinaires à l’étranger mais jugés révolutionnaires au Maroc. En effet, le Maroc a plus que jamais besoin d’un service public qui soit fluide, facile d’accès et efficace. Dans une déclaration au Temps, Kamil Benjelloun président de CBI (Compagnie bureautique et informatique) estime qu’aucun développement ne peut se faire et encore moins porter ses fruits sans un e-gouvernement à même de permettre la réduction drastique de la déperdition du temps aussi bien pour les fonctionnaires que pour les citoyens lambda. Selon lui, il existe aussi une inégalité entre le secteur public et privé en matière d’utilisation des TIC. Ce qui est certain, c’est que mis à part la numérisation du livret d’Etat civil, l’administration marocaine adhère doucement mais pas sûrement au projet du Maroc Numéric 2013. Et ce, en dépit de la volonté qui vise à passer de 16 à 89 services en ligne d’ici trois ans.
Vous avez dit génie ?
L’enseignement constitue aussi et surtout une tare témoignant du fossé existant entre les belles théories et la réalité sur le terrain. Dans ce sens, ce secteur, bien qu’il soit au cœur du projet du Maroc numérique notamment à travers le lancement du projet des salles «Génie» (qui n’ont du génie que le nom) au sein des établissements scolaires, il n’arrive toujours pas à atteindre sa vitesse de croisière. Le ministre du Commerce de l’Industrie et des Nouvelles technologies, Ahmed Réda Chami l’a lui-même laissé entendre lors d’une conférence de presse organisée dernièrement pour présenter le bilan de la première phase du plan Maroc Numéric. Il a évoqué à cet effet que le programme Génie étalé sur la période entre 2009 et 2013 vise à installer des salles multimédias dans les collèges et introduire les ordinateurs dans l’enseignement primaire. Ainsi plus de 1000 établissements bénéficieront de ce programme qui a mobilisé jusqu’à présent 82% des ressources. Pis encore, selon le ministre, ce projet auquel il a donné une notation de 5/10, n’est pas encore arrivé à atteindre ses objectifs, à cause du manque à gagner en matière de contenu.
Il y a également le plan «Injazz» qui vise à faire bénéficier les ingénieurs étudiants en cycle supérieur de l’outil informatique. Ce plan vise, dans sa deuxième phase, plus de 12 000 personnes. M. Chami a souligné à cet égard que quelque 88% étudiants parmi les 17 000 qui figurent dans ce plan, auront droit à un ordinateur portable en plus d’un abonnement Internet pour une durée d’une année. L’opération de commercialisation de ces services qui a commencé en octobre dernier, devrait se poursuivre jusqu’au 20 décembre prochain. Il est à noter que le plan «Injaz» est subventionné par l’Etat à hauteur de 85%, soit une participation de 3 600 dirhams. En dépit de ces avancées notables en matière de numérisation des instituions ainsi que des régions parmi les plus éloignées du pays, certaines régions continuent d’être considérées comme des laissés-pour-compte. En effet, certaines régions sont en déphasage complet avec ce qui se passe dans les grandes villes. Dans ce sens, les avis du ministère de tutelle ainsi que des professionnels du secteur convergent prétendant que «ce problème est le fruit direct de l’accélération technologique que vit le pays». Dans ce sens, la feuille de route établie prévoit entre autres la mise en place de 400 centres spécialisés afin de rapprocher Internet et l’outil informatique des populations vivant dans les régions les plus enclavées du royaume. Dans ce sens, M. Chami dit: «Nous avons convenu avec le ministère de la Jeunesse et des Sports que 100 centres seront équipés avant fin 2010. Une centaine d’autres ont été définis en coordination avec l'Entraide Nationale». Néanmoins et afin d’accélérer ce processus de numérisation, il urge de procéder à l’inculcation du sens de l’immatériel aux étudiants et lycéens afin de les détacher des moyens classiques d’apprentissage. Aussi le travail doit-il s’axer vers la mise à niveau des enseignants, formateurs pour qu’ils ancrent cette nouvelle culture dans l’inconscient des nouvelles générations.
L’optimisme de rigueur
Depuis les années soixante dix, le domaine technologique connaît un sursaut remarquable bien qu’il souffre encore de plusieurs maux qui entravent sa bonne marche. Pour les professionnels du secteur, les nouvelles technologies ne sont plus ce qu’il étaient il y a trente ans. Dans ce sens, Kamil Benjelloun nous affirme, que le Maroc vit une véritable révolution technologique à travers la popularisation des moyens de communication à savoir le téléphone portable et l’outil informatique. Ce qui était, selon M.Benjelloun, inimaginable au début des années soixante-dix. Par secteur d’activités, le patron de CBI ajoute que le secteur bancaire a été parmi les pionniers à bénéficier de la magie technologique et ce depuis 1988, ce qui aurait permis et participé de manière intensive au développement de la nouvelle banque marocaine. Par ailleurs, la libéralisation du secteur des télécommunications a été un facteur extraordinaire du développement des technologies de l’information au Maroc et son impact tant sociétal qu’organisationnel sur le pays . Kamil Benjelloun ajoute que l’objectif numérique voulu par le Maroc sera parfaitement atteint, du fait que nous assistons à une révolution informatique similaire, si ce n’est plus accrue que celle vécue des années auparavant par l’avènement des télécommunications.

Mohcine Lourhzal

2 commentaires:

  1. Bonjour
    D'abord je tiens a vous remercie pour votre blog, c'est très intéressant ce que vous faites bravo.
    moi je suis étudiant en Master Gestion et Droit des TIC à la Faculté des Sciences juridiques Economiques et sociales de Fès.

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  2. soyez la bienvenue
    merci à vous aussi pour vos encouragements
    espérant que ça sera pas votre dernière visite
    à très bien tôt

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