Sagesse

La Pensée Du Jour

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mercredi 1 décembre 2010

Services: Plus d'emplois, moins de productivité

· Faible pénétration des NTIC, manque de qualification…les causes

· Développer un réseau de PME-PMI innovantes

Au Maroc, le secteur des services enregistre de faibles gains de productivité du travail, ce qui peut entraîner à long terme une réduction de l'emploi et un amenuisement de la compétitivité.
Telle est la principale conclusion de la dernière étude de la Direction de la Politique économique générale (DPEG) portant sur «L'analyse de l'emploi dans le secteur tertiaire au Maroc».
Globalement, le Royaume connaît une transformation structurelle qui aboutira à terme à une tertiarisation de son économie, au niveau de la valeur ajoutée mais aussi de l'emploi. Néanmoins, ce secteur reste marqué par une grande diversité et une forte hétérogénéité.
Comme l'ensemble de l'économie, le rythme de progression de la valeur ajoutée du tertiaire de 1982 à 2002 a été de 3,5%. Ce qui s'est traduit par une stagnation de la part des services dans le PIB. «De 31% du PIB en 1982, le secteur tertiaire a, à peine, gagné 0,8 point pour se situer à 31,8% en 2000», a estimé l'étude.
Toutefois, l'effectif des employés de ce secteur a augmenté de 5,1% en moyenne alors que cette croissance n'a été que de 3,2% pour l'agriculture et de 1,8% pour le secteur secondaire. Ce qui prouve que ce secteur contribue fortement à la création d'emplois au Maroc.
Sur le plan qualitatif, les transformations n'ont pas été très importantes. La féminisation des effectifs de ce secteur recule légèrement, alors que le taux de salarisation stagne.
Les résultats obtenus, en termes de croissance de l'emploi, peuvent apparaître, a priori «satisfaisants», mais les comparaisons au niveau international nuancent ce constat.
En détail, la comparaison des performances de ce secteur par rapport à un groupe de pays composé du Portugal, la Grèce, la Turquie et l'Egypte, sur la période 1983 -1994, fait ressortir de faibles gains de productivité et une forte progression de l'emploi au Maroc. Ainsi, pour une progression de la valeur ajoutée comparable à celle réalisée par ces pays, le secteur tertiaire marocain enregistre le plus bas taux de progression de la productivité. En revanche, il réalise le taux d'emplois le plus élevé (7,7 %).
Les mauvais scores de la productivité s'expliquent par la faible ouverture du secteur à la concurrence internationale, une utilisation limitée des nouvelles technologies ou encore le manque de qualification de la main-d'œuvre. Alors que sur la période 1994-2000, le constat s'est inversé: le secteur renoue avec des gains de productivité positifs et des rythmes de croissance de l'emploi modérés. Cependant, ces gains demeurent les moins élevés du groupe de pays objet de la comparaison. «Contrairement à l'évolution de la productivité dans ces pays, le Maroc enregistre sur la période 1983-2002 un recul de la productivité de 1,6%», a indiqué la DPEG.
En gros, il ressort que ce secteur souffre d'un manque de concurrence qui handicape son développement. Une simplification de la réglementation nationale du marché du travail est nécessaire pour limiter les barrières à la création d'emplois. Par ailleurs, l'étude a mis en exergue la faible pénétration des NTIC comme service, dont le développement constitue une condition nécessaire pour accroître la productivité et l'emploi.
Pour tirer le meilleur profit de la révolution technologique que constituent les NTIC, la création d'un cadre juridique s'impose afin de développer le commerce électronique. «Condition nécessaire pour gagner en productivité et créer des emplois», signale l'étude.
En outre, la recherche et le développement dans les NTIC encouragent l'innovation. La mise à niveau du tertiaire est nécessaire, affirment les rédacteurs de l'étude. Il s'agit de développer un réseau des PME-PMI innovantes. Aussi, il faut améliorer les moyens de financement pour faciliter l'accès aux marchés des capitaux et créer une structure de capital-risque solide.

Mohammed EL HARRATI 

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