Un an après avoir lancé «Maroc Innovation», le gouvernement vient de présenter à Skhirat l'état d'avancement de cette nouvelle stratégie.
L'analyse de ses quatre axes constitutifs (la gouvernance, l'infrastructure, le financement et la mobilisation des talents) montre que beaucoup reste à faire. Mais une chose est sûre, le gouvernement semble déterminé à faire de la technologie innovante un des principaux facteurs de compétitivité de l'économie nationale.
Ainsi, s'agissant de la gouvernance, force est de constater que le progrès est à peine perceptible. Les résultats des travaux de la « Task Force » qui a été constituée pour étudier le cadre légal et réglementaire, dresser l'inventaire des lacunes et formuler des propositions de solutions, se font toujours attendre. Parallèlement, le ministère de tutelle s'est fait accompagné par le cabinet Deloitte pour la réalisation de l'étude du cadre réglementaire de l'innovation. Cette étude a pour objectifs de conduire une analyse des textes réglementaires et des référentiels internationaux en matière d'innovation et la proposition de nouveaux ajustements.
S'agissant du 2e axe (infrastructures technologiques), les quatre universités des Cités de l'Innovation prévues seront mises en œuvre au cours de cette année (2011), assure le ministère de tutelle. Dans une première phase, elles seront adossées aux universités Mohammed V Agdal de Rabat, Cadi Ayyad de Marrakech, Hassan II Ain Chok de Casablanca, Mohammed Ben Abdellah de Fès. Les universités des Cités de l'Innovation sont des espaces d'accueil destinés aux activités de R&D et d'innovation et aux entreprises innovantes et comprenant des centres de R&D publics et privés.
Pour ce qui est des clusters, un appel à projets a été lancé pour identifier et sélectionner les meilleures entités en vue de les accompagner et les soutenir à travers un dispositif d'appui qui sera opérationnel à partir de 2011. L'ambition est de soutenir 15 clusters à l'horizon 2013. Sur le terrain, 3 clusters pilotes ont été accompagnés dans leur démarche de constitution, notamment sur le plan juridique (Association). Il s'agit de Cluster TIC (Maroc Numeric Cluster) qui s'inscrit également dans la stratégie Maroc Numeric 2013, du Cluster microélectronique (Morocco Microelectronics Cluster) et du Cluster Electronique et Mécatronique.
Sur le volet financement et appui à l'innovation, le Centre marocain de l'innovation se verra confier la gestion de 3 nouveaux instruments de financement. Le premier, dit Intilak, est un instrument financier destiné à soutenir les start-up en phase de démarrage, sur la base d'appels à projets. Le financement couvrira jusqu'à 90 % des dépenses liées au projet de développement dans la phase post-création, dans la limite d'un plafond de 1 million de DH.
Deuxième instrument financier : une subvention dite Prestation Technologique Réseau et qui vise le financement des diagnostics technologiques ou de prestations relevant d'une démarche d'innovation ou à contenu technologique s'inscrivant dans le cadre d'un projet ayant pour but l'amélioration du niveau technologique de l'entreprise ou l'amélioration de sa compétitivité tant en ce qui concerne son organisation que ses produits et procédés.
Sont concernés également les projets faisant partie de la vision stratégique de l'entreprise et devant lui permettre de conforter ou augmenter son chiffre d'affaires et/ou augmenter sa rentabilité.
Enfin, Tatwir sera destiné à financer des projets de R&D portés par des entreprises en phase de développement.
La sélection des entreprises bénéficiaires est réalisée à travers des appels à projets. C'est une aide qui cible toute entreprise porteuse d'un projet de recherche et développement exerçant dans le secteur industriel, des TIC ou des technologies avancées. Le financement couvrira jusqu'à 50 % des dépenses engagées dans le cadre d'un projet de développement de R&D, dans la limite de 4 millions de dirhams TTC.
Quatrième axe de la stratégie, la mobilisation des talents. Il vise, d'une part, la sensibilisation des acteurs cibles, particulièrement l'entreprise, à l'importance de l'innovation, à l'entrepreneuriat et à la propriété intellectuelle, et d'autre part, la gratification des efforts notamment des entreprises, engagées en matière de projets de développement technologique ou innovants, et la mise en valeur et la communication sur des cas de réussite et de bonnes pratiques. Le plan d'action prévoit notamment la mise en œuvre d'un plan annuel de sensibilisation à l'innovation, à l'entrepreneuriat et à la propriété intellectuelle, le déploiement de modules de formation sur la création d'entreprises (innovantes) au profit des élèves ingénieurs et assimilés relevant des universités concernées et enfin l'organisation des Trophées de l'Entreprise Innovante (événement annuel) destinés aux entreprises.
Club marocain de l'innovationLe ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies a lancé une étude pour la mise en place du Club marocain de l'innovation. Cette plateforme a pour objectif de créer un réseau social regroupant les acteurs de l'innovation : chercheurs, étudiants, chefs d'entreprises, universitaires et porteurs de projets innovants pour leur permettre d'échanger des informations, leurs points de vue, créer des groupes de travail et de recherche sur des projets innovants.
Le Club marocain de l'innovation offre également une panoplie d'informations sur les instruments de financements disponibles pour l'innovation, les bourses d'études, les appels à projets de recherche, les programmes de coopération ainsi que des informations sur le développement des secteurs technologiques et de l'innovation de manière plus générale.
Cette plateforme intègre aussi toute l'actualité liée à l'innovation au Maroc avec des liens sur les principaux acteurs et des bulletins d'information pour les adhérents.
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